A Dar es Salaam, une marée humaine accueille le candidat du CCM (Chama Cha Mapinduzi), le parti au pouvoir depuis toujours en Tanzanie. Jusqu'à il y a quelques mois, John Magufuli était le ministre des Travaux publics. Technocrate plutôt discret, il s'est transformé en tribun.
Son discours est surprenant pour un candidat du parti au pouvoir. La continuité ? Certainement pas, au contraire même. « La Tanzanie a besoin de changement », explique-t-il en langue swahilie : « Et moi je vous le dis, chers amis, les voleurs des deniers publics ne sont pas seulement dans les autres partis, ils sont aussi au CCM ».
Le candidat du pouvoir est ainsi obligé de tirer contre son camp pour gagner la confiance d'une population lassée par des années de corruption, de gabegie, de scandales financiers.
« Je suis fatigué de la pauvreté »
Autre meeting, celui du candidat de l'opposition Edward Lowassa. Lui aussi présente un profil inhabituel puisqu'il était Premier ministre CCM, devenu opposant parce qu'on ne l'a pas choisi comme candidat du parti au pouvoir. Ses adversaires disent de lui qu'il est malade et fatigué, il les prend au mot. « Je suis malade et fatigué oui. Je suis fatigué de la pauvreté ; mais j'ai l'énergie de ma colère pour me battre et faire sortir les Tanzaniens de cette pauvreté », lance-t-il.
Difficile de faire un pronostic. Pour la première fois, les Tanzaniens ne connaissent pas à l'avance le résultat.