La succession du président Jakaya Kikwete a été très disputée au sein du CCM, le parti au pouvoir depuis l'indépendance de la Tanzanie en 1964 qui détient actuellement les deux tiers des sièges au Parlement. L’élection présidentielle mais aussi les législatives et les locales doivent être organisées le 25 octobre. Trente-huit candidats ont brigué le poste. Il a fallu une semaine de délibérés et de votes successifs pour arriver à en choisir un, à savoir John Magufuli.
Agé de 55 ans, ancien professeur de mathématiques et de chimie, élu député dans le nord du pays, il est l'actuel ministre des Travaux publics. Il a occupé plusieurs postes ministériels, notamment l'Agriculture.
John Magufuli est un homme respecté, apprécié pour son savoir-faire et son intégrité. Il ne s'est jamais engagé dans les guéguerres de clans au sein du parti et son travail de ministre a même été apprécié dans l'opposition.
Omniprésence du CCM
Magufuli est chrétien, Kikwete est musulman. Une règle non écrite veut que chrétiens et musulmans se succèdent au pouvoir en Tanzanie où les deux communautés rassemblent chacune la moitié de la population. Mais contrairement aux scrutins précédents, il y aura cette fois du suspense. Car l’opposition espère pouvoir présenter un candidat unique, qu’elle pourrait désigner dès cette semaine.
La Tanzanie fait figure d'exception en Afrique. On y a toujours respecté la Constitution et la durée des mandats, sans faillir, depuis l'indépendance il 51 ans. Mais elle n'a jamais non plus connu l'alternance. C'est toujours l'omniprésent CCM, ancien parti unique, qui domine la vie politique.