Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov a tout d'abord eu un tête-à-tête avec son homologue de Juba, puis un entretien avec le chef de la diplomatie de Khartoum. Enfin, les trois ministres se sont retrouvés autour de la même table. Lors de la conférence de presse, le climat semblait serein entre les deux ministres Barnaba Benjamin pour le Soudan du Sud, et Ibrahim Gandour, pour le Soudan.
Serguei Lavrov a estimé que les chances étaient élevées d'un règlement de la crise intersoudanaise. Mais à y regarder de plus près, les diplomates ont seulement affirmé une volonté commune d'appliquer l'accord d'Addis Abeba de 2012 portant sur le règlement du différent frontalier. D'après le document final, Moscou va devenir le lieu de la médiation. La capitale russe doit notamment accueillir prochainement les responsables des services de sécurité des deux pays, pour s'entendre sur le volet sécuritaire de cet accord.
Concernant le conflit interne au Soudan du Sud, le chef de la diplomatie russe a réaffirmé le soutien de Moscou à l'accord de paix signé en août dernier sous l'égide des Nations unies. A ce sujet, Barnaba Benjamin a demandé à la Russie de s'opposer à toute résolution proposant des sanctions ou un embargo sur les armes. Les Etats-Unis envisagent une telle résolution si l'accord de paix d'août dernier n'était pas respecté.