Afrique du Sud: face aux meurtres de policiers, Zuma durcit le ton

En Afrique du Sud, le président Jacob Zuma a participé ce dimanche matin à une cérémonie en hommage aux 86 policiers tués dans l’exercice de leurs fonctions, entre avril 2014 et mars 2015. Face aux assassinats de policiers qui se multiplient dans le pays, les autorités inquiètes ont décidé de durcir le ton.

Depuis le mois de janvier, près de 60 policiers sud-africains ont trouvé la mort dans l’exercice de leurs fonctions. Les assassinats ciblés restent pourtant marginaux, selon les autorités. Très souvent, les officiers sont les victimes collatérales d’un braquage ou d’une intervention qui tourne mal. Le moral des forces de l’ordre est au plus bas, affirment leurs chefs qui évoquent un sentiment de « vulnérabilité » de plus en plus fort dans les rangs de la police.

Face à cette situation, le président sud-africain durcit le ton. Jacob Zuma avait déjà suggéré que la police agit « trop doucement, et peut-être trop démocratiquement » lors de ses interventions. Cette fois, il encourage les policiers « à se défendre par tous les moyens (s’ils) sont attaqués, mais dans le cadre de la loi ». « Vous ne pouvez pas être des cibles immobiles », a martelé le président. Jacob Zuma a chargé le ministre de la Police d’élaborer un plan d’urgence pour « répondre rapidement aux meurtres de policiers » et donner aux officiers « des outils pour mieux se protéger ».

Début août, la vice-ministre de la Police avait quant à elle réclamé des peines exemplaires pour les personnes accusés du meurtre de policiers. Ceux-ci doivent être « traités comme des cafards » et « ne doivent pas trouver la paix, même en cellule », avait-elle déclaré, soulevant l’indignation de certaines associations. Les organisations de défense des droits de l’homme suivent justement ce dossier de près, car la violence existe aussi du côté des forces de l’ordre, régulièrement accusées d’abus et de violence en Afrique du Sud.

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