Face à l'ensemble du corps diplomatique, François Hollande a dit toute son inquiétude face au terrorisme. Paris réaffirme son souhait de pouvoir échanger et coordonner, avec le Nigeria notamment, la lutte contre Boko Haram, organisation jihadiste qui, rappelle le président français, a fait « plus de 10 000 victimes depuis le début de l'année ».
Sur cette lancée, Paris lance l'idée d'une nouvelle conférence internationale pour coordonner les efforts de lutte contre ce mouvement, qui s'est affilié en mars dernier à l'organisation Etat islamique. Mais l'instabilité politique, l'insécurité, le terrorisme, sont autant d'éléments qui poussent des personnes à émigrer clandestinement pour l'Europe. Et c'est là une autre préoccupation du président français.
Migrants : « permettre à la jeunesse de rester sur place »
Le président français a formulé des propositions pour faire face au phénomène des migrants : « Nous voulons d’abord accélérer la mise en place des centres d’accueil en Italie et en Grèce, qui ont comme obligation de faire la distinction entre les demandeurs d’asile qui doivent être enregistrés et les migrants, qui viennent pour d’autres objectifs mais qui ne peuvent être acceptés en l’état. »
« Nous devons veiller à une répartition équitable des réfugiés, et il y a des pays qui se refusent aujourd’hui à en accueillir en Europe, a par ailleurs noté M. Hollande. Nous devons également raccompagner dans la dignité les personnes qui sont rentrées de façon illégale. C’est la condition pour l’effectivité de nos règles, y compris pour protéger les réfugiés et les demandeurs d’asile. »
Parmi les autres solutions annoncées par le président français, figure l'idée d'un fonds destiné à appuyer les économies africaines pour, souligne-t-il, « permettre à la jeunesse de rester sur place ».
« Sans les 100 milliards, il n’y aura pas d’accord à Paris »
Et puis, François Hollande a parlé de la COP 21, la Conférence internationale sur le climat qui se tiendra à Paris à la fin de l'année. Sujet forcément lié aux deux précédents. Jusque-là, il s'agissait surtout d'asséner un objectif : limiter à 2°C la hausse des températures sur la planète. Cet objectif étant désormais acté, François Hollande sort désormais un nouveau nombre : 100 milliards de dollars par an, versés par les pays riches pour financer le Fonds vert et permettre aux pays pauvres de respecter les objectifs climatiques sans que leur croissance soit pénalisée.
« 100 milliards de dollars pour 2020, c’était déjà une promesse qui n’a pas été tenue. Ce doit être maintenant une obligation. C’est absolument indispensable pour qu’il y ait un accord. Sans les 100 milliards, il n’y aura pas d’accord à Paris », a lancé François Hollande devant les ambassadeurs français, réunis à Paris. « Le plus difficile reste à venir », a prévenu le chef de l'Etat.
Ban Ki-moon et Laurent Fabius s'efforcent de mobiliser
En dramatisant le propos, la France maintient la pression diplomatique. Après un sommet des chefs d’Etat à New York, fin septembre aux Nations unies, François Hollande sera en Chine, puis en Corée du Sud en novembre. A Pékin, il s'agira de convaincre le plus gros pollueur de la planète après les Etats-Unis. A Séoul, il visitera le siège du Fonds vert. Car l'argent est bien le nerf de la guerre écologique.
La semaine des ambassadeurs de France va se poursuivre à Paris, toujours sous le signe de la COP 21, qui aura lieu à partir de fin novembre dans la capitale française. En attendant, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon va participer ce mercredi 26 août à une journée de mobilisation avec Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères et principal ambassadeur de la Conférence climatique.