C’est un peu le fil rouge de sa présidence, la grande affaire du quinquennat Hollande : la lutte contre le terrorisme. A l'occasion de la conférence annuelle des ambassadeurs, le chef de l'Etat français est longuement revenu sur le risque terroriste sur le territoire français : « Notre pays a lui-même été frappé en janvier dernier, il a su réagir avec sang froid dans l’unité et il a été le bénéficiaire dans cette tragédie d’une solidarité internationale exceptionnelle parce que la France représente pour le monde entier, la liberté ».
Quatre jours après l'attaque du Thalys Amsterdam-Paris, le choix des mots du président était important : « Nous sommes toujours exposés (...) Oui, cette agression est une nouvelle preuve que nous devons nous préparer à d’autres assauts et donc nous protéger » a insisté le chef de l'Etat, volontairement protecteur.
Crises internationales
Le président français a également dressé pendant près d'une heure un tableau de la France, confrontée aux crises internationales. François Hollande a voulu démontrer qu'en France et dans le monde, la France est à l’initiative.
Au Mali, François Hollande tire la conclusion que : « oui, il est possible de faire reculer le terrorisme ». En Syrie, « il faut réduire, dit-il, les emprises terroristes sans préserver Assad ». Quant à l'EI, « l’organisation Etat islamique est le plus grand danger », assure encore François Hollande, qui en appelle à une prise de conscience générale. C'est une « organisation qui cherche a effacé toutes les traces de l’humanité » a-t-il déclaré.
De même, François Hollande a abordé la question de la secte islamique, Boko Haram en Afrique, qui « fait par ses exactions, par ses attentats-suicides, de nombreuses victimes : 10 000 depuis le début de l'année (...) Des femmes et des enfants, le plus souvent ». Dans ce combat, la France va proposer aux pays impliqués de se réunir à Paris pour envisager des actions communes. « Dans quelques jours, je recevrai le nouveau président nigérian (Muhammadu) Buhari et je lui confirmerai que la France est prête à réunir tous les acteurs de la lutte contre Boko Haram (...) Il s'agit de réunir nos services, d'échanger nos informations, mais également de pouvoir agir communément dans la région », a déclaré le chef de l'Etat.
Crise migratoire
Au menu également du discours du chef de l'Etat devant les ambassadeurs, réunis à l'Elysée : la crise migratoire, conséquence directe des conflits en Afrique et au Moyen-Orient. « Les crises migratoires ont atteint un niveau qui n’a pas d’équivalent depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Ces mouvements migratoires, ces afflux de réfugiés qui concernent l’Europe mais pas seulement l’Europe, sont les tragiques conséquences des conflits qui s’accumulent. Ce sont des Syriens, des Irakiens qui ont fui. Je n’oublie pas ceux (...) en Erythrée, au Soudan, en Somalie, et qui amplifient encore l’immigration, elle-même facilitée par le chaos libyen ». Face à cette situation d'urgence, François Hollande a plaidé, comme il l'a fait hier à Berlin, pour « une réponse unifiée de l’Union européenne ». Il a ajouté : « face à cet afflux, le rétablissement des frontières nationales serait une supercherie ».
COP21
Le président français a aussi évoqué un enjeu majeur pour la France : la COP 21, la conférence sur le climat organisée à Paris en fin d’année : « le plus difficile reste à faire, l’accord lui-même » a dit François Hollande. La 21e conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre.
Après l'échec de Copenhague en 2009 et l'accord en demi-teinte de Lima en 2014, la France espère aboutir à la conclusion d'un accord universel et contraignant visant à maintenir le réchauffement de la Terre en deçà de 2°C.