Avec plus de 500 décès pour 100 000 naissances, l’Afrique de l’Ouest dépasse le taux à l'échelle continentale. Selon le docteur Xavier Crespin, directeur général de l'organisation ouest-africaine de la santé, ce taux élevé de décès maternels et infantiles est dû à plusieurs facteurs : « La faiblesse de nos systèmes de santé, la faiblesse de la collecte de l’information sanitaire pour qu’il y ait une meilleure préparation à la réponse. Cela nous amène aux questions autour de notre plateau technique. Cela pose le problème du financement qui fait que le plateau technique est faible, la couverture sanitaire est faible. »
Et pourtant, rassure Rachel Cintron, directrice du bureau santé de l'USAID en Afrique de l'Ouest, il existe certaines pratiques faciles à mettre en oeuvre et moins coûteuses qui permettraient de réduire considérablement les risques de décès maternels et infantiles, surtout dans les zones rurales : « Nous avons déjà les bonnes pratiques et elles existent. On veut désormais élargir ces pratiques pour ne plus ignorer la situation dans les zones rurales avec des femmes qui n’ont pas encore accès aux soins dont elles ont besoin. Une femme qui saigne à la maison et qui ne va pas à la clinique pour accoucher, c’est un décès qui est évitable. »
« Le forum de Ouagadougou n'entend rien inventer, martèle Mame Abdoulaye Diop, représentant le ministre sénégalais de la Santé. Ce sont des bonnes pratiques qui sont appliquées par ailleurs et que certains pays ignoraient [et] qu’ils vont désormais s’approprier et mettre en œuvre ». Toutefois, « l'environnement juridique » de certains pays constitue un frein à la mise en oeuvre de certaines bonnes pratiques, reconnaît le directeur général de l'organisation ouest-africaine de la santé.