Trois objectifs sont fixés par les organisateurs de cette conférence : mettre en œuvre à grande échelle des stratégies de lutte qui sont efficaces, favoriser l’intégration de la nutrition dans les politiques publiques de santé et promouvoir des financements pour les interventions les plus efficaces contre la malnutrition infantile. Selon les experts, l’éradication de la malnutrition est à portée de main si les politiques mises en œuvre sont coordonnées et adaptées.
« Nous comptons d’abord poursuivre la mobilisation générale car il faut permettre aux pays africains les plus touchés par ce problème, de construire de nouvelles stratégies de politiques publiques, non seulement pour la nutrition mais aussi la santé, l’eau, l’assainissement, entre autres, souligne Michèle Barzach, présidente d’Unicef France. Ensuite, nous construirons des partenariats pour être efficients dans l’aide publique qui peut être apportée à ces pays, mais (il faut) aussi les aider à construire des politiques locales, nationales qui soient complètement ciblées pour arriver à combattre réellement la malnutrition infantile chronique. »
Une première
C’est la première fois qu’une conférence internationale est organisée sur le problème de la malnutrition infantile en Afrique subsaharienne. Et pour cause ! Dans cette zone, 30% de la mortalité des enfants de moins de 5 ans est due à la malnutrition chronique. 52 millions d’enfants de moins de 5 ans dans le monde souffrent de malnutrition aigüe dont plus de 29 millions atteints de la forme la plus sévère. Pour la malnutrition chronique, dans les pays en développement, ce sont 165 millions d’enfants de moins de 5 ans qui sont touchés.
Les politiques de lutte mises en place jusqu’ici n’ont pas toujours été à la hauteur du problème.
« Pour lutter véritablement contre la malnutrition, explique Noël Zaghre, conseiller régional de l’Unicef en nutrition pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, il faut arriver à aller de la vision antérieure qui était uniquement une vision de santé, vers une vision plus élargie où on associe aux actions et aux mesures de santé, des actions qui embrassent l’agriculture en matière de production agricole, en matière du choix de types de cultures. Donc il s’agit d’un problème qui dépasse le cadre d’un seul secteur et d’un seul département ministériel. Malheureusement, pendant plusieurs années, la prise en charge n’a pas toujours été une prise en charge globale. »
Plaidoyer pour les pays confrontés à la malnutrition infantile
La conférence de Paris se veut un moment de plaidoyer et entend accompagner la prise de conscience en cours et montrer la voie à suivre. C’est l’occasion de solliciter la volonté politique des autorités afin de faire adopter un plan national de nutrition multisectoriel.
L’occasion, également, d’identifier les stratégies efficaces en fonction de chaque contexte, et enfin, de favoriser la mobilisation de ressources financières pérennes, à travers des mécanismes de financement innovants.