Tour à tour, des députés ont souligné le manque de stratégie nationale de lutte contre le terrorisme pour accompagner cette nouvelle loi antiterroriste. « Il manque la lutte contre la pauvreté, contre le chômage, contre les inégalités sociales. Parce que le terrorisme n’est que le résultat des autres causes », souligne Ammar Amroussia, élu du Front populaire, une coalition de gauche.
Comme beaucoup dans l'opposition, il dénonce un texte axé presque exclusivement sur la réponse sécuritaire et craint que les mouvements sociaux ne soient stoppés sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Les ONG de défense des droits de l'homme ont déjà exprimé des réserves, craignant des mesures liberticides. Et beaucoup parmi les députés s'inquiètent aussi du manque de mesures pour prévenir l'embrigadement des Tunisiens dans des cellules armées.
« Nous avons toujours pensé en Tunisie que le terrorisme était une affaire extérieure et que nous étions à l’abri de ce fléau, explique Jalel Ghedira, président de la commission d'organisation de l'administration et de réforme des forces armées, élu du parti majoritaire Nidaa Tounes. Et pour cette raison, les secteurs chargés de la prévention n’ont rien préparé jusqu’à présent pour lutter contre le terrorisme. » Jalel Ghedira promet l'organisation d'un sommet entre ministères, partis et société civile à la rentrée prochaine pour établir une stratégie nationale.