En plein désert, les pelleteuses tunisiennes ont déjà commencé la construction du mur de sable de plus de deux mètres et des tranchées remplies d'eau censées protéger 200 des 500 kilomètres d'une frontière poreuse avec la Libye. Tunis espère ainsi empêcher ses jihadistes de s'entraîner dans les camps libyens de l'organisation Etat islamique pour revenir dans leur pays commettre des massacres comme l'ont fait les trois auteurs des attentats du Bardo et de Sousse, tueurs d'une soixantaine de touristes étrangers en trois mois.
Mais côté libyen, la décision ne passe pas : « Toute mesure destinée à sécuriser la frontière entre les deux pays doit faire l'objet de consultations bilatérales, car aucune décision unilatérale ne peut garantir la sécurité. Nous appelons les autorités tunisiennes à coordonner et à dialoguer », prévient le gouvernement de Tripoli dans un communiqué.
Or, Tunis entretient des relations très tendues avec ce gouvernement non reconnu par la communauté internationale. En juin, la Tunisie a fermé son consulat ou dix de ses diplomates avaient été kidnappés par des hommes armés. Un rapt en représailles à l'arrestation en Tunisie pour terrorisme de Walid Glib, un chef des milices Fajr Libya, cette coalition qui avait installé au pouvoir par la force en août dernier l'actuel gouvernement de Tripoli avec lequel Tunis a quasiment rompu ses liens diplomatiques.