Au total, 27 juges - parmi les plus haut placés dans la profession -, ont demandé à rencontrer le chef de l'Etat. Ils s'inquiètent de leur indépendance. Après les nombreuses attaques dont ils ont été la cible depuis l'affaire Omar el-Béchir. L'ANC, le parti au pouvoir, et ses alliés se sont lancés dans une campagne de dénigrement, accusant les juges d'outrepasser leurs droits, d'être biaisés et même de vouloir saper le gouvernement.
Dans un pays où la justice était jusqu'à présent relativement indépendante, le président de la Cour suprême, Mogoeng Mogoeng s'inquiète de cette ingérence. « Il a été suggéré que dans certaines affaires, les juges ont été influencés dans leurs décisions, affirme-t-il. Nous rejetons ces insinuations. L'Etat de droit est le fondement même de notre démocratie, cela veut dire que quiconque, peu importe son statut, doit respecter la Constitution et la loi. De même que l'Etat de droit implique qu'une décision de justice doit être observée. »
Le message ne peut être plus clair. Le gouvernement aurait dû respecter la décision de justice dans l'affaire Omar el-Béchir. Jacob Zuma, en visite en Russie, a réaffirmé son engagement envers une justice indépendante et a promis qu'il rencontrerait les juges dès son retour. Mais le bras de fer entre l'exécutif et le judiciaire est désormais engagé.