Fuite d'el-Béchir: pour la justice, Pretoria a violé la Constitution

En Afrique du Sud, la justice recommande des poursuites judiciaires contre les responsables de la fuite d'Omar el-Béchir. Le président soudanais a quitté l'Afrique du Sud avant la fin du sommet de l'Union africaine la semaine dernière, ce qui a créé une polémique. Une cour avait interdit sa sortie du territoire le temps qu'elle statue sur sa possible arrestation. Mercredi, la Haute Cour de Pretoria a expliqué sa décision et a lancé un avertissement au gouvernement.

La Haute Cour de Pretoria est catégorique. Le gouvernement sud-africain a violé ses engagements internationaux en refusant d'arrêter Omar el-Béchir. Pendant plus d'une heure, le juge a expliqué point par point le jugement de la cour. Celle-ci estime que Pretoria a également violé sa propre Constitution en laissant le président soudanais repartir.

Pour le juge Dunstan Mlambo, le gouvernement n'a aucune excuse : « Comment est-il possible que le président el-Béchir ainsi que tout son entourage puissent voyager du centre de Johannesburg jusqu'à une base militaire sans que personne ne soit au courant ? Et comment est-il possible que l'avion du président soudanais puisse décoller de cette base militaire sans que personne ne puisse confirmer si Omar el-Béchir est dans l'avion ? », s'est-il indigné. 

Le juge a lancé un avertissement : refuser d'obéir à une décision de justice est une menace à la démocratie. Et il a appelé à des poursuites judiciaires. « Nous l'avons déjà dit : le départ d'Omar el-Béchir de ce pays, en toute connaissance de cause d'une interdiction de sortie de territoire de la cour, constitue une infraction. Pour cette raison, nous invitons le procureur général à envisager des poursuites judiciaires », a déclaré le juge Dunstan Mlambo. 

Des têtes vont-elles tomber ? Le procureur de la République est à son poste depuis moins d'une semaine. Il a été nommé par le chef de l'Etat, quatre jours après la fuite d'Omar el-Béchir.

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