La Haute Cour de Pretoria est catégorique. Le gouvernement sud-africain a violé ses engagements internationaux en refusant d'arrêter Omar el-Béchir. Pendant plus d'une heure, le juge a expliqué point par point le jugement de la cour. Celle-ci estime que Pretoria a également violé sa propre Constitution en laissant le président soudanais repartir.
Pour le juge Dunstan Mlambo, le gouvernement n'a aucune excuse : « Comment est-il possible que le président el-Béchir ainsi que tout son entourage puissent voyager du centre de Johannesburg jusqu'à une base militaire sans que personne ne soit au courant ? Et comment est-il possible que l'avion du président soudanais puisse décoller de cette base militaire sans que personne ne puisse confirmer si Omar el-Béchir est dans l'avion ? », s'est-il indigné.
Le juge a lancé un avertissement : refuser d'obéir à une décision de justice est une menace à la démocratie. Et il a appelé à des poursuites judiciaires. « Nous l'avons déjà dit : le départ d'Omar el-Béchir de ce pays, en toute connaissance de cause d'une interdiction de sortie de territoire de la cour, constitue une infraction. Pour cette raison, nous invitons le procureur général à envisager des poursuites judiciaires », a déclaré le juge Dunstan Mlambo.
Des têtes vont-elles tomber ? Le procureur de la République est à son poste depuis moins d'une semaine. Il a été nommé par le chef de l'Etat, quatre jours après la fuite d'Omar el-Béchir.