Afrique du Sud: les dépenses de Zuma critiquées par son propre camp

En Afrique du Sud, le scandale Nkandla n’en finit pas de rebondir. Il s’agit des 19 millions d’euros d’argent public dépensés pour rénover la résidence privée du président Jacob Zuma. La semaine dernière, le ministre de la Police a de nouveau tenté de justifier ces dépenses, ajoutant qu’il y aurait certainement des travaux supplémentaires. C’est cette petite phrase qui a déclenché l’ire dans son propre camp, à savoir celle du secrétaire général de l’ANC, le parti au pouvoir.

Le scandale de Nkandla diviserait-il le parti au pouvoir ? Jusqu'à présent, l’ANC faisait bloc derrière son président, approuvant la moindre dépense dans sa résidence privée, y compris une piscine, un amphithéâtre et un enclos à bétail. Tout cela construit aux frais du contribuable et présenté comme des travaux pour la sécurité du chef de l’Etat.

Néanmoins, la semaine dernière, le ministre de la Police, qui tente toujours de faire passer la piscine pour un bassin de rétention d’eau, a indiqué que les dépenses n’étaient pas terminées. Ce commentaire a suscité l’énervement du secrétaire général de l’ANC, Gwede Mantashe. « Ce que je condamne, c’est le fait de dire publiquement qu’il y aura de nouvelles dépenses, sans plus d’explications. Si le ministre fait une telle déclaration, il doit s’expliquer pour que les Sud-Africains ne paniquent pas. D’autant plus que le sujet de Nkandla est un sujet particulièrement sensible dans notre société », a déclaré Gwede Mantashe.

L’ANC en aurait-elle assez des dépenses excessives de son président qui pèsent sur l’image du parti ? En tout cas, il s’agit du premier éclat de voix du secrétaire général de l’ANC et les analystes politiques se demandent si, à un an des élections locales, certains dirigeants ne sont pas en train de prendre leur distance.

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