La conclusion du ministre de la Police est claire : le président ne doit pas un centime aux Sud-Africains. Une analyse en contradiction avec celle de la médiatrice de la République, qui a aussitôt réagi.
Car si son rapport sur Nkandla n'a que valeur de recommandation, « il ne peut pas être tout simplement rejeté », a-t-elle rappelé. Dans un communiqué, la médiatrice de la République relève « les inexactitudes » contenues dans le rapport du ministre de la Police.
La médiatrice, Thuli Madonsela, rappelle notamment que celui-ci avait pour mission de déterminer quelle somme exactement Jacob Zuma doit rembourser, mais qu’il ne pouvait pas remettre en cause l'intégralité de ses conclusions comme il l'a fait.
« Seule autorité de surveillance compétente pour conseiller le président sur les questions éthiques », la médiatrice de la République en appelle à la Constitution. Et elle annonce qu'elle va écrire à Jacob Zuma dans les prochains jours, pour pointer « les limites du rapport du ministre ».
La médiatrice de la République a d'ailleurs reçu un soutien de poids par la voix de Desmond Tutu. L'ancien archevêque du Cap est sorti de son silence pour dénoncer le rapport du ministre de la Police, qui « humilie l'Afrique du Sud », selon lui. « Cette semaine, Jacob Zuma a ri au nez des contribuables sud-africains », a même estimé Desmond Tutu. Il y a néanmoins peu de chance pourtant que ces critiques soient entendues par le président sud-africain.