Afrique du Sud: journée africaine entachée par les attaques xénophobes

Alors que le continent africain célébrait, ce lundi 25 mai, la Journée internationale de l’Afrique, des voix s’élèvent, en Afrique du Sud, pour condamner la xénophobie. Depuis plusieurs mois, le pays est en proie à des violences contre les étrangers. Plusieurs millions d’Africains vivent et travaillent en Afrique du Sud, deuxième économie du continent, et plusieurs chefs d’Etat africains ont sévèrement critiqué Pretoria pour son manque de réaction.

La journée internationale de l’Afrique a été entachée, en Afrique du Sud, par les attaques xénophobes de ces derniers mois.

Sur fond de célébration, tout le monde se rappelle le triste bilan de ces violences qui s’élève à environ 10 morts et plusieurs milliers de déplacés, depuis le début de l’année. Ce sont tous des Africains.

Lors des célébrations, le président Jacob Zuma a de nouveau affirmé, ce week-end, que les Sud-Africains ne sont pas xénophobes.

« N’ayez pas la mentalité des medias qui voient tout en noir. Je l’ai dit et je le répète : les Sud-Africains ne sont pas xénophobes ; il s’agit d’éléments criminels. L’humanité a ses origines en Afrique. Nous sommes la mère de tous ces gens. Soyons fiers de cela », a réitéré le président sud-africain.

De son côté, Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine, présente aux célébrations, a appelé ses compatriotes à plus d’unité.

« Quand l’Afrique du Sud est devenue libre, le reste du continent a célébré cette nouvelle liberté comme étant également la leur. Et donc ce n’est pas surprenant que 60% des touristes qui viennent en Afrique du Sud soient des Africains. Quand on parle du boom de l’industrie du tourisme, on pense aux Anglais, aux Européens mais ce sont, en fait, des Africains qui viennent ici en touristes. Ils viennent dépenser de l’argent et, nous autres, en profitons. Demandez à nos entrepreneurs qui vont partout sur le continent faire des affaires, ils disent : nous faisons partie de l’Afrique », a déclaré la présidente de la Commission de l’Union africaine.

« Nos avenirs sont dépendants les uns des autres. Aucun pays ne peut se développer pleinement sans que le reste de l’Afrique ne se développe également. Nous sommes un continent, un peuple, une destinée et c’est comme cela que nous devons nous voir les uns les autres », a ajouté Nkosazana Dlamini-Zuma.

Les organisations de protection des migrants se réjouissent de ces appels à l’unité. Elles rappellent, cependant, qu’en guise de réponse aux attaques xénophobes, le gouvernement est en train d’expulser du pays des centaines d’immigrés illégaux.

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