Officiellement, ce n'est pas le choix de Karim Wade comme candidat à la prochaine présidentielle qui pose un cas de conscience aux frondeurs, mais plutôt la manière dont cette candidature a été imposée lors de primaires organisées à la va-vite, la veille du verdict de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei).
Puis il y a eu la décision d'Abdoulaye Wade de conserver les rênes du parti jusqu'à la prochaine présidentielle, repoussant sine die la perspective d'un congrès.
Considéré comme un poids lourd du parti, Modou Diagne Fada, président du groupe PDS à l'Assemblée nationale, estime cette décision inacceptable. Il a lancé un mémorandum de contestation avec d'autres responsables pour une refondation du Parti démocratique sénégalais.
« Après 41 ans d’exercice, le Parti démocratique sénégalais doit faire sa mue. Moins d’immobilisme, plus de démocratie, plus de transparence dans les prises de décisions, plus de transparence dans les choix de nos candidats à l’élection présidentielle. Et encore une fois : permettre à ceux qui ont tant fait pour le parti de se reposer pour laisser la place à d’autres qui ont envie de continuer l’œuvre de maitre Abdoulaye Wade. »
Parmi les réformateurs qui comptent, la député Aida Mbodj est aussi de celles et ceux qui veulent imposer le débat à l’intérieur du PDS : « certains préfèrent sortir du parti, pour marquer leur désapprobation par rapport à tout ce qui se fait au niveau du parti mais nous nous choisissons de rester à l’intérieur du parti et de nous battre »
Selon un de ses proches, Abdoulaye Wade ne prend pas la mouche. Il se dit ouvert à la discussion.