Face au manque de moyens et de structures adaptées pour la prise en charge des enfants traumatisés, les ONG composent avec les moyens du bord. Former les enseignants est l'une des pistes explorées par Save the Children.
« La recommandation a été faite de renforcer la capacité des enseignants pour que ce ne soient pas seulement des personnes chargées de délivrer des connaissances, mais que ce soient des personnes qui aient la capacité de détecter les besoins psychologiques des enfants de sorte qu'ils puissent être redirigés vers des structures un peu plus spécialisées », explique Réné Yetamasso, directeur des programmes de l'ONG.
Sarah Khenati est psychologue pour Médecins sans frontières. Elle souligne que l'important, c'est de ne pas isoler un enfant traumatisé :
« Je rencontre beaucoup de mères qui ont été victimes de viol et qui me disent que leurs enfants ont été témoins de ça. Je prends le temps aussi de travailler avec ces mamans-là, en leur disant de récréer le dialogue avec l'enfant autour de ça, ou de leur demander s'il a été témoin, qu'est-ce qu'il en dit, comment il a vécu et comment l'enfant peut être accompagné lui, de son côté, pour digérer un petit peu tout ça. La pire des choses pour un enfant, après de tels drames, c'est l'isolement. Un enfant qu'on va isoler de son groupe socio-culturel, de sa famille, c'est un enfant qui aura beaucoup de difficultés à se reconstruire. »
Pour prendre en charge correctement ces victimes, le pays manque de tout et notamment de psychologues centrafricains. Sur l'ensemble du territoire, il n'y en a qu'un seul.