Tout est parti d'une embuscade, mercredi soir vers 19h, tout proche du quartier général des Nations unies. Selon des témoins présents sur place, une fusillade a éclaté entre des hommes à moto et des assaillants non identifiés qui étaient vraisemblablement au courant de leur l'itinéraire. La victime est le neveu du colonel Bichara, un leader de l'ex-coalition Séléka aujourd'hui en fuite, mais toujours très influent.
Quand la nouvelle de la fusillade est parvenue au quartier musulman du PK5, les jeunes se sont regroupés devant le commissariat local et ont exigé que le policier emmène la victime à l'hôpital. « Ils nous menaçaient avec des grenades, des armes blanches », raconte un policier présent sur les lieux. Finalement, un petit groupe dérobe les clefs d'une voiture de patrouille et fonce vers l'hôpital, la victime à son bord. Elle décèdera sur le trajet provoquant la colère des belligérants qui vont brûler le véhicule de police avant de revenir saccager le commissariat du 3e arrondissement de Bangui.
Les policiers ont rapidement pris la fuite. « A ce jour, nous n'avons toujours pas d'armes pour assurer nos missions », déplorent-ils. Dans le quartier sensible du PK5, comme ailleurs à Bangui où le banditisme explose, la question du désarmement se pose une nouvelle fois. « Le moindre incident peut prendre des proportions énormes », ajoute un policier qui avoue avoir peur de reprendre le travail dans le quartier.