Angola: un journaliste condamné à 6 mois de prison avec sursis

« Le juge et ses assesseurs décident, au nom du peuple, de condamner Rafael Marques de Morais, accusé du crime de dénonciation calomnieuse ». C'est par ces quelques mots que le juge Adriano Cerveira a mis fin au feuilleton judiciaire concernant Rafael Marques. Le journaliste angolais écope de six mois de prison avec sursis pour son livre sur des violences commises dans une région de mines de diamants, dont la justice a ordonné le retrait, y compris sur internet.

Ce sera finalement six mois de prison avec sursis pour Rafael Marques. Le journaliste devra aussi « retirer son livre de la vente, y compris sur internet, et ne pas le rééditer ni le retraduire », sous peine d'être incarcéré. Une condamnation plus sévère que les réquisitions du parquet qui avait requis un mois de prison avec sursis. Une condamnation qui va aussi à l'encontre d'un accord conclu entre les deux parties.

Rafael Marques s'était notamment engagé à ne pas rééditer son livre. Il avait aussi concédé que ses huit témoins, surtout cette femme de 45 ans dont les deux fils ont été tués à un an d'intervalle par des forces de sécurité dans la région minière, ne soient plus auditionnés par le tribunal. « A partir du moment où l’accord a été violé par les généraux en complicité avec le procureur et le juge, je ne pouvais m’attendre aujourd’hui qu’à ma condamnation. Il n’y a pas eu d’accord formel au niveau de la justice, mais un arrangement entre les deux parties, qui m’a amené à ne pas présenter mes témoins. Et je n’ai jamais pensé que c’était un piège pour me condamner », explique aujourd’hui Rafael Marques.

Un signe de bonne volonté accepté par les avocats des généraux et des sociétés minières incriminés, mais dont il découvre aujourd'hui les revers à ses dépens. Ses avocats ont décidé de faire appel.

Partager :