Angola: l'étrange affaire de la répression de la secte de Kalupeteka

Le gouvernement de José Eduardo dos Santos a contesté des déclarations du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme sur des violences mortelles commises contre une secte mi-avril. Il lui demande de fournir des preuves soutenant ses affirmations ou de présenter des excuses officielles. Le 12 mai dernier, Rupert Colville, le porte-parole du Haut Commissariat, avait relayé les cris d'alerte des partis de l'opposition et de la société civile dénonçant un massacre par la police de fidèles de la secte évangélique « La Lumière du monde ».

Il ne manquait plus que les Nations unies s'en mêlent. Depuis un mois, ce qu'on appelle « l'affaire Kalupeteka » empoisonne la vie du gouvernement. Tout a commencé avec une opération de police dans la région de Huambo pour arrêter le chef d'une secte, José Julino Kalupeteka. Pour une raison inconnue, la situation dégénère et les deux camps en viennent aux armes. Bilan officiel : 22 morts, dont neuf policiers et treize fidèles.

Mais, très vite, l'opposition et la société civile contestent ces chiffres, largement sous-estimés. L'opération aurait fait des centaines de morts, plus d'un millier, selon l'Unita, le principal parti d'opposition et l'ennemi historique du parti au pouvoir, le MPLA.

Ce dernier contre-attaque, accuse l'Unita de mentir et de vouloir créer de l'instabilité. Sauf qu'il commet une erreur : il bloque l'accès au site de l’opération pendant plus d'une semaine, laissant penser qu'il a des choses à cacher.

Dans ce contexte, la prise de position de l'ONU est une tentative d'appuyer la société civile qui demande une enquête indépendante pour enfin faire la lumière sur ce drame. Au regard de la réaction angolaise, elle vient de recevoir une cinglante fin de non-recevoir.

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