Pour le deuxième jour d'affilée, Rafik Khalifa a nié toutes les accusations du juge. Non, il n'a pas offert de billets d'avion gratuits. Non, les taux d'intérêts élevés n'étaient pas une escroquerie. Non, les changements fréquents de responsables d'agences bancaires n'avaient pas pour but d'empêcher la tracabilité de l'argent.
Au fil des questions du tribunal, l'ampleur de l'empire financier de l'accusé se redessine : financement du siège du ministère des Finances, sponsoring de la Fédération algérienne de football, crédits accordés à des entreprises publiques ou encore financement d'une pièce de théâtre.
Une banque en bonne santé ?
Cet empire, basé sur une banque et qui employait 20 000 personnes, s'est écroulé en 2003, mais hier, devant le tribunal, Rafik Khalifa, insiste : à son départ, la banque était en bonne santé, avec près d'un milliard de dollars dans les caisses.
La presse s'interroge : où est passé l'argent ? La faillite a-t-elle été accélérée ? Quel a été le rôle des politiques ? Au tribunal, le procureur a voulu en savoir plus sur ses relations avec les hommes de pouvoir. Mais le juge a refusé que Rafik Khalifa ne réponde. Les questions ne correspondent pas à l'arrêt de renvoi.