Pour la Cour, c'est un véritable pillage de ses deux sociétés implantées en France que Rafik Khalifa a organisé juste avant leur liquidation. Selon le tribunal, il les avait vidées de certains de leurs actifs les plus significatifs. Ainsi, un somptueux domaine situé sur la Côte d'Azur - acquis 35 millions d'euros - a été vendu pour la moitié de son prix d'achat un an plus tard « dans la précipitation » et « à la suite de manœuvres obscures », relève le jugement.
Mais la condamnation de celui qui fut surnommé « Rafik le flamboyant » n'a pas empêché les parties civiles de se dire déçues. Le tribunal a jugé non-recevable les demandes d'indemnisation formulées par les petits épargnants algériens. Car, en effet, la chute de l'empire Khalifa a coûté cher, à savoir entre 1,2 milliard et quatre milliards d'euros répartis entre l'Etat algérien et les particuliers qui avaient investi dans le groupe.
La défense de Rafic Khalifa déplore, quant à elle, une vision unilatérale des responsabilités. Pour Maître Le Borgne, avocat de l'ex-magnat, les prévenus - Rafik Khalifa et dix autres personnes liées à son groupe - ne sont pas « les seuls fautifs dans cet effondrement » avant d’ajouter « tous les tenants et aboutissants ne seront probablement jamais connus ».