Le Nigeria a rappelé son ambassadeur et son adjoint, « pour des consultations sur la situation » en Afrique du Sud. C'est un nouveau signe du mécontentement des partenaires de l'Afrique du Sud. Dans la semaine, le Sénat nigérian avait déjà condamné fermement les violences, et des manifestations ont eu lieu devant l'ambassade d'Afrique du Sud. Abuja a même évoqué une demande de « compensation pour les victimes d'attaques xénophobes ».
Cette décision a provoqué la colère de Pretoria. Dans un communiqué sévère, l'Afrique du Sud s'étonne de cette mesure qualifiée de « malheureuse et regrettable ». Le ministère sud-africain des Affaires étrangères rappelle que l'Afrique du Sud a toujours préservé ses relations avec le Nigeria, même après la mort de 84 Sud-Africains dans l'effondrement d'une église à Lagos. Après ce drame survenu en septembre dernier, le gouvernement nigérian avait tardé à rapatrier les corps, rappelle le communiqué. L'Afrique du Sud renvoie enfin le Nigeria face à ses propres lacunes en matière de sécurité, en évoquant les 200 lycéennes capturées par Boko Haram.
Le gouvernement sud-africain réaffirme également son engagement et celui de la société civile sud-africaine pour « condamner et rejeter les attaques contre les ressortissants étrangers ». Malgré cet échange musclé, l'Afrique du Sud compte attendre que le nouveau gouvernement nigérian prenne ses fonctions le mois prochain avant de donner suite à cet incident diplomatique.