Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk
A la barre, il avait témoigné en ces termes : « Ce qui est désolant, c'est que quand je dis qu'une société m'appartient, on dit que je suis un prête-nom et quand je dis qu'une société ne m'appartient pas, on m'en attribue la paternité. » Il avait affirmé qu'il n'était pas le faire-valoir de Karim Wade.
La Cour en a décidé autrement et le déclare coupable de complicité d'enrichissement illicite. Pour les juges, Bibo Bourgi était l'un des hommes de paille de Karim Wade au grand dam de son avocate Me Corinne Dreyfus Schmidt : « Ce qui est scandaleux dans cette affaire, c’est que bien que nous ayons toutes les preuves pour montrer que monsieur Aboukhalil, Bibo Bourgi, est propriétaire de tous ces biens. On a quand même pour les besoins de la condamnation de Karim Wade considéré qu’il était son complice. Aujourd’hui c’est un homme qui perd tout. Il est condamné à une privation de liberté de cinq années. C’est une peine extrêmement lourde et une amende de 138 milliards de francs CFA, c’est-à-dire 210 millions d’euros. Qui peut s’acquitter de cette somme alors que l'on confisque son patrimoine ? C’est surréaliste. »
Comme pour Karim Wade, les avocats de Bibo Bourgi regrettent de ne pas avoir la possibilité de faire appel du jugement, ce qui est selon eux, le droit le plus élémentaire pour tout justiciable. Ils ont déposé un pourvoi en cassation devant la Cour suprême.