L'annonce a été mal accueillie par les rebelles, mais en réalité elle n'a pas surpris grand monde à Juba. En février, déjà, le Conseil des ministres avait proposé de prolonger le mandat de Salva Kiir jusqu'en 2017. La médiation éthiopienne avait estimé, à l’époque, que ce serait contre-productif mais qu'importe, le Parlement a été encore plus loin, ce mardi, en garantissant au président sud-soudanais de garder son siège jusque mi-2018.
La Constitution de ce jeune Etat prévoyait pourtant des élections législatives et présidentielle au plus tard le 9 juillet prochain, soit quatre ans après l'accès du Soudan du Sud à l'indépendance. « L’objectif est de donner une chance à la paix et de nous préparer à organiser des élections libres et justes », a justifié le porte-parole de la Chambre basse. Tous les observateurs s'accordent en effet à dire que dans le contexte actuel de guerre civile, organiser des élections est impossible. Mais du côté de la rébellion, on voit là un simple prétexte. « Salva Kiir est un dictateur qui veut rester au pouvoir », a réagi l'un des porte-parole des rebelles.
Ainsi, il y a de quoi hypothéquer encore davantage des négociations pour la paix déjà très mal en point. Début mars, les belligérants ont encore échoué à trouver un accord. Et ce, malgré la menace de sanctions onusiennes. Et la semaine dernière, Salva Kiir a définitivement exclu de donner un poste de vice-président à son rival Riek Machar, comme le demandait pourtant la médiation.