Madagascar: chasse aux «fuites» de gasoil à la Jirama

Le gouvernement lance ce vendredi une vaste opération de contrôle de la consommation de gasoil de la société nationale d’eau et d’électricité (Jirama), accusée de pertes considérables chaque année. Pour les usagers, ces difficultés financières se traduisent par des coupures de courant à répétition surtout en dehors de la capitale. C’est l’achat de gasoil pour les centrales thermiques qui coûte cher à la Jirama, car tout le carburant acheté n’arriverait pas à destination.

L’opération lancée ce vendredi consiste à évaluer chaque centrale thermique pour savoir quelle est sa consommation journalière de carburant. Les autorités pourront ensuite comparer ces chiffres avec la quantité de carburant officiellement achetée. Et mesurer l’ampleur des détournements.

Le gouvernement s’attaque aux dépenses en carburant, car c’est ce qui plombe principalement la trésorerie de la Jirama. La société perd de l’argent. L’an dernier elle accusait un gap financier de 7 millions d’euros par mois, et cette situation pèse sur le budget de l’Etat malgache qui verse des subventions à l’entreprise. C’est un « tonneau des Danaïdes » une « hémorragie », un « gaspillage » commentaient ces derniers temps des représentants de bailleurs de fonds étrangers qui apportent une aide budgétaire à l’Etat.

L’opération de contrôle doit durer un mois. Le bureau anticorruption y participe. Il a entamé des enquêtes sur la Jirama en 2014. Son directeur assure qu’après cette opération il pourra clôturer les investigations et transmettre des dossiers à la Justice. Jusqu’à aujourd’hui les problèmes de gouvernance au sein de la Jirama ont été régulièrement soulevés. Mais aucun haut responsable n’a été poursuivi.

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