Au Grand Marché de Ouagadougou, les vendeurs ont beau crier pour attirer les clients, les acheteurs se font rares. Et les affaires ne sont pas bonnes, devant l'étal d'Aimé et d'Adolf, jeunes vendeurs de fournitures, il n’y a personne. « On veut que les prix baissent, et notamment sur les produits de première nécessité. Nous voyons que c’est toujours trop pour les Burkinabè », raconte Aimé. Pour Adolf, de son côté, « il y a trop de promesses et peu de réalisations ».
Pour Aimé, couturier de 38 ans, l'activité a donc été réduite de moitié. Son explication : la transition stagne et les burkinabè, inquiets, font donc attention : « C’est parce qu’il y a moins d’argent et il y a la prudence. On ne sait pas ce qui nous réserve l’avenir donc chacun dépense le minimum ».
« Ceux qui ont fait des crimes économiques doivent être poursuivis »
Il y a eu pourtant une baisse effective : la transition a baissé le prix du litre d'essence de 50 francs CFA mais la population demandait le double. Pour Fati, militante et étudiante, ce n'est pas à la population de payer les errements du passé : « ceux qui ont fait les détournements, ceux qui ont fait des crimes économiques doivent être poursuivis pour qu’ils remboursent à l’Etat burkinabè ce qu’ils ont pris parce que c’est avec ça qu’on pourra en fait véritablement sentir le quotidien des Burkinabè changer ».
Signe que la reprise prendra du temps : sur les marchés, peu de paniers, les burkinabè qui n'ont pas l'argent pour les remplir, utilisent maintenant des petits sachets plastiques.