Après la reprise musclée il y a un mois, par les forces internationales, des édifices publics occupés par l’ex-Seleka, l’administration s’est réinstallée à Bria. Mais il faut parler d’un début de redéploiement puisque les fonctionnaires manquent de moyens et de sécurité, comme l’explique Robert Morgodé, préfet de Bria : « Un effort reste encore à faire du côté de la restauration de l’autorité de l’Etat. En ce qui concerne les bureaux, les mobiliers, on fait avec. Mais on compte beaucoup plus sur le désarmement systématique et sur plus de patrouilles de jour et de nuit. »
L’ex-Seleka ne fait plus la loi à Bria, mais elle est toujours présente en ville et active dans la province. Si les combattants se résignent à céder du terrain aux autorités - certes sous la contrainte militaire - ils attendent tout de même quelque chose en échange. Kali Tazor appartient au Rassemblement pour la réconciliation des Centrafricains (RPRC), l’une des trois factions de l’ex-Seleka : « Nous on est tentés de se cantonner. Mais on n’a rien à manger. Quand ils n’ont rien, qu’est-ce qu’ils vont faire les gens ? Quelqu’un avec une arme va braquer quelqu’un. Il va faire n’importe quoi. Mais s’il a quelque chose à manger, on va le contrôler. »
A Bria, du simple combattant au chef, tout ex-Seleka dit attendre un programme DDR (Désarmement, démobilisation, réinsertion) qui lui permettrait de déposer définitivement les armes.