De notre envoyé spécial à West Point,
Des ruelles sales, boueuses, étroites. West Point est un terreau parfait pour Ebola, mais avec la baisse des cas, les rues sont de nouveau bondées. Une situation inquiétante pour Joseph Danon, un agent de santé : « Certains ont arrêté de se laver les mains et recommencent à se toucher. Vivre sans contact, c’est très frustrant. Nous sommes des gens très tactiles. C’est dans notre culture, mais il faut continuer à faire très attention. »
L’heure du déjeuner approche et l’odeur de friture envahit les allées. Ewale Ouga vend des articles de mercerie. Elle attend, assise par terre : « Avant, je n'avais plus de client, dit-elle. Ils dépensaient uniquement en nourriture. La situation est toujours difficile. Les gens n’ont pas de travail, pas d’argent. Ils économisent pour l’école. Et j’ai du mal à m’approvisionner, à remplir mes stocks. »
Au Window Sports Center, le cinéma du quartier, quelques jeunes regardent des clips sur un banc. Fermé pendant un mois, il fonctionne de nouveau, mais au ralenti, comme le déplore son gérant, Voné Camara : « Avant Ebola, la salle était toujours pleine. On accueillait jusqu’à 200 spectateurs. Mais avec Ebola, les gens ont arrêté de venir et on a dû fermer. Maintenant, on n'autorise pas plus de 150 personnes. Donc, ce n’est pas comme avant. Les gens ont toujours peur. »
Pour les habitants de West Point, la situation redeviendra normale quand l’épidémie sera officiellement terminée.
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