A Monrovia, la NV Massaquoi school est la seule école publique, et donc gratuite, du bidonville de West Point. Transformé un temps en centre d'isolement pour malades d'Ebola l'an dernier, le site avait été attaqué et pillé. Depuis, le personnel demande une rénovation complète pour éviter tout risque de contamination. Mais lundi matin, le bâtiment est resté portes closes.
« C'est très triste. Il n'y a pas eu de rénovation. Et on ne veut risquer ni la vie des étudiants ni celle du personnel, explique Gleh Mason, le principal. Les autorités disent qu'elles travaillent sur le dossier, mais rien n'a changé. Des familles sont venues ce [lundi] matin. Tous mes professeurs sont là. On explique la situation, les gens sont compréhensifs, mais ils sont tristes de ne pas pouvoir étudier ou enseigner ».
Du côté des écoles privées, le ralentissement économique dû à Ebola a plombé les finances des ménages qui ne peuvent plus payer les frais d'inscription. A l'Institut islamique Abdullah Tunis, à peine 200 000 des 6 millions de dollars collectés chaque année ont été récoltés.
« On n’a pas pu ouvrir, et d'ailleurs en général très peu d'écoles fonctionnent. Aucune famille n'est venue d'ailleurs ce matin. On n’a pas assez de moyens. Cette situation m'attriste, mais je ne peux vraiment rien faire », se lamente Emmanuel Mc Gill, l’administrateur de l'Institut islamique Abdullah Tunis.
Beaucoup faisaient pression pour que le gouvernement retarde encore la rentrée scolaire, sans succès. Résultat : comme en Guinée le mois dernier, la rentrée se fait avec un fort absentéisme.