Environ 200 civils ont été tués depuis trois mois dans le territoire de Béni. Les agresseurs qui opèrent la nuit avaient jusque-là échappé aux mailles de l'armée gouvernementale et de la Monusco. Mais lors de la dernière attaque dans la nuit de vendredi à samedi, l'armée nationale a annoncé avoir tué un assaillant et en avoir capturé d'autres. Cela devrait permettre de faire avancer l'enquête au niveau national.
Le porte-parole du gouvernement a révélé vendredi qu'une centaine de personnes environ se trouvent déjà aux arrêts à cause de leur lien avec l'insécurité dans la région de Béni. Selon Lambert Mende, parmi les personnes arrêtées, plusieurs appartiennent à l'ex-rébellion du M23, à des groupes Maï-Maï et au RCD/KML de Mbusa Nyamwisi. L'ex-ministre élu député national qui vit en exil depuis plusieurs mois évoque des complicités au sein de l'armée et réclame une enquête internationale.
La même démarche a été adoptée samedi 20 décembre par les participants au dialogue pour la paix et la sécurité dans la région de Béni. « Nous venons de franchir un pas de géant, affirme maître Kavota, membre de la société civile du Nord-Kivu. Nous avons unanimement réalisé que l’ennemi qui est à la base de massacres à Béni a un caractère hybride. » Les travaux conclus samedi ont donc formellement identifié les ADF-Nalu, mais aussi des enfants égarés des communautés locales rassemblées autour des rebelles ougandais et des personnes infiltrées dans les FARDC, comme responsables des massacres qui ont débuté en octobre dernier.