Ce Conseil extraordinaire des ministres avait un seul dossier à son ordre du jour, à savoir un projet de loi portant révision de la Constitution. Après plus de deux heures de conclave, « le Conseil a marqué son accord pour la transmission de ce projet de loi à l'Assemblée nationale, conformément à l'article 163 de la Constitution en vue de la convocation d'un référendum », a-t-il été annoncé.
En termes plus simples, le gouvernement burkinabè soumettra à l’Assemblée nationale un projet de loi portant révision de la Constitution. Une fois adopté, ce projet de loi servira de base juridique pour le président Blaise Compaoré de convoquer les Burkinabè pour un référendum autour de l’article 37 de la Constitution.
Pour l’opposant Benewende Stanislas Sankara de l’Union pour la renaissance, parti sankariste, cela n’est pas surprenant.
« Avec l’échec du dialogue politique, nous n’avons pas manqué de dire qu’il y avait un agenda caché de la part du président Blaise Compaoré », a-t-il rappelé.
Avec 70 députés, le parti au pouvoir espère passer le cap de l’hémicycle, car il lui faut 63 voix pour obtenir la majorité simple.
De son côté, l'opposant Benwende Sankara considère cela comme « une reculade du parti au pouvoir car l’Assemblée aura au moins la possibilité d’examiner un projet de la loi sur le principe même d’un référendum ».