Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
L’épidémie d’Ebola n’est pas encore sous contrôle. C’est le message lancé par le Conseil de sécurité. L’ONU anticipe même une forte augmentation de l’épidémie. Jusqu’à 10 000 nouveaux cas par semaine à partir du mois de décembre. « Malgré la mobilisation, les efforts qui ont été faits ne suffisent pas. Ebola va plus vite que nous », a reconnu Anthony Banbury, le chef de la mission de l’ONU contre Ebola.
Si l’épidémie n’est pas stoppée, nous serons, dit-il, face à une situation sans précédent pour laquelle nous ne sommes pas préparés. L’ONU réclame des moyens supplémentaires : des véhicules, des laboratoires, au moins 7 000 lits de plus, et surtout du personnel médical qui fait cruellement défaut. Les diplomates reconnaissent que beaucoup de pays hésitent à envoyer du personnel. Ebola fait peur. Ces pays craignent de voir revenir chez eux des infirmières ou des médecins infectés par Ebola comme cela est déjà le cas aux États-Unis, en Espagne ou en France.
Ibrahim Mayaki, le directeur du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) craint que l’épidémie n’affecte durablement les économies de l’Afrique de l’Ouest. « Le fait que les frontières aient été fermées, le fait que les déplacements aient été restreints, le fait que des contrôles de type médicaux soient effectués et entravent le commerce, évidemment cela va avoir un impact économique, explique-t-il. Un impact économique non seulement national dans chacun des pays affectés, mais au niveau régional aussi. Et comme vous savez que notre commerce intra-africain est déjà faible, on est pratiquement sûr de voir ce commerce intra-régional affecté ».
Pour Ibrahim Mayaki, l’épidémie d’Ebola révèle la faiblesse des systèmes de santé en Afrique.