Au Liberia, tout le monde est concerné par l’épidémie d’Ebola

Le président américain a demandé aux Européens davantage d'efforts dans la lutte contre Ebola. Barack Obama a convoqué une vidéoconférence, mercredi 15 octobre, à la Maison Blanche avec la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Italie. Tous ont convenu qu'Ebola est « la plus grave urgence sanitaire de ces dernières années ». Le président Obama s’est entendu avec eux pour répondre à l’épidémie qui frappe plusieurs pays ouest- africains dont le Liberia où toute la société civile est touchée.

Avec notre envoyé spécial à Monrovia.

Malgré la violence de l’épidémie, Monrovia n’est pas tombée dans l’anarchie. Transports et commerces continuent de fonctionner mais quand on regarde de plus près, on s’aperçoit que tout le monde est concerné par l’épidémie et, en premier lieu, les familles.

Lorsqu’une personne meurt, elle laisse parfois derrière elle un veuf, une veuve ou encore un orphelin comme cette femme, sans emploi, désormais seule pour s’occuper de ses sept enfants. Interrogée sur son avenir, elle parvient juste à dire qu’elle cherche de l’aide.

Les maisons touchées et leurs occupants sont mis en quarantaine avec toutes les conséquences que cela provoque sur leurs vies. Les orphelins sont pris en charge par des familles d’accueil, parfois chez un proche ou un voisin.

Toute l’économie se trouve également affectée. Les gens achètent moins dans les marchés ; ils font des économies au cas où et, en parallèle, les prix montent. A cela s’ajoute le couvre-feu et les restrictions.

Les messages de prévention sont omniprésents. A West Point, des dizaines de volontaires sillonnent le quartier pour dire aux gens de se laver les mains ou encore d’appeler les secours s’ils sont malades. Pourtant, il y a des réticences et surtout de la peur. Peur d’aller à l’hôpital par crainte de ne pas revenir vivant comme dans le quartier Communauté 72 où un homme s’est carrément enfui de l’ambulance qui l’amenait au centre de santé ; peur aussi au sein d’une famille qui a caché un malade chez elle.

Tous ces comportements révèlent une tendance qui inquiète, celle d’une défiance envers la prise en charge.

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