Une décision pour raison humanitaire, c’est ainsi que Georges Williams explique la suspension de la grève. Le secrétaire général du syndicat des travailleurs de santé explique qu’il ne voulait pas compliquer encore plus les choses. Un arrêt de travail de toute façon assez peu suivi lundi 13 octobre, même si les revendications restent d’actualité.
Téné est infirmière au centre de traitement Ebola de l’hôpital JFK, le plus grand du pays. Elle gagne 350 dollars américains par mois. Elle n’a pas fait grève mais continue à demander plus de sécurité : « Nous avons des malades à nourrir, à traiter. On ne peut pas les abandonner. C’est vrai qu’il y a un manque de formation, le salaire est bas, la plupart des agents ne sont même pas assurés. Nous avons besoin d’une assurance. Si je meurs d’Ebola, sur quoi pourra compter ma famille ? On a un manque de matériel. A l’hôpital, on utilise plusieurs fois la même combinaison. Je mets ma vie en danger. En enlevant mon équipement, j’ai toujours peur de faire une erreur et de m’infecter. Quand je rentre chez moi, je me change dans une pièce à part, je lave mes vêtements, je prends une douche avant même de toucher ma fille. »
Le syndicat des infirmiers, opposé à la grève, parle d’une sage décision, pour le bien du pays, tout en appelant à une reprise rapide du dialogue avec le gouvernement.