Ni l'union sacrée pour combattre l'épidémie Ebola, ni l'état d'urgence décrété en août, n'autorisent Ellen Johnson Sirleaf à tout faire. Voilà le message qu'ont voulu transmettre les députés à la présidente en refusant de lui octroyer des pouvoirs spéciaux.
Ellen Johnson Sirleaf souhaitait pouvoir restreindre le droit de manifester publiquement et voulait renforcer le contrôle des médias. Mais les députés d'opposition ont vu dans ces dispositions le début d'une dictature rampante.
Ellen Johnson Sirleaf est régulièrement accusée de népotisme par l'opposition, et certains députés lui reprochent de couvrir des accusations de corruption. Lundi dernier, la ministre de la Justice a démissionné, reprochant à la présidente de l'empêcher d'enquêter sur des accusations de corruption au sein de l'Agence nationale de sécurité, une institution dirigée par l'un de ses fils.
Autre rebuffade pour la présidente : les députés l'ont enjointe à organiser les sénatoriales au plus tard le 20 décembre. L'élection devait se tenir en octobre, mais elle avait été annulée au vu de l'épidémie d'Ebola. Ellen Johnson Sirleaf souhaitait un report sine die qui aurait de facto plongé les institutions dans une forme d'illégalité. Et les députés ne veulent en aucune façon donner à la présidente l'impression que l'on peut faire fi des textes constitutionnels.