Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Selon les rapports médicaux remis par la famille de Duncan à la presse, le patient avait plus de 40 degrés de température lorsqu’il s’est présenté la première fois aux urgences de l’hôpital. Bien qu’il se soit plaint notamment de douleurs abdominales, de maux de tête et de vertiges, le médecin l’a renvoyé chez lui avec des antibiotiques et de l’aspirine.
Deux jours plus tard, il était hospitalisé avec les symptômes d’Ebola. Saymendi Lloyd, la porte-parole de Louise Troh, la fiancée de Duncan qui était venue aux Etats-Unis pour l’épouser, n’a pas caché son indignation : « C’est une histoire d’amour qui finit mal. Pas d'explication du tout ; pourquoi quelqu’un avec plus de 40° de température a-t-il été renvoyé chez lui ? Si vous alliez à l’hôpital maintenant avec plus de 40 degrés de fièvre, personne ne vous renverrait chez vous. »
Dans la communauté libérienne de Dallas, nombreux sont ceux qui se demandent si le facteur racial n’a pas joué. Sa fiancée, quant à elle, pense que s’il avait été Américain, il aurait été traité différemment. Les responsables de l’hôpital rejettent pour leur part toute faute professionnelle, mais la famille de Duncan, selon leur porte-parole, pourrait un peu plus tard leur intenter un procès.
■ Nouvelles mesures de protection contre Ebola à l’aéroport JFK à New York
Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau-de-Gantès
A New York, l’aéroport JFK - où transite près de la moitié des passagers en provenance des régions infectées par la fièvre hémorragique - a mis en place de nouvelles mesures de dépistage. Désormais, des prises de température et un questionnaire de santé poussé seront obligatoires pour les passagers en provenance de Sierra Leone, de Guinée et du Liberia, les pays les plus touchés. Ils devront se soumettre à de nombreux contrôles.
Ces nouvelles mesures concernent environ 70 personnes par jour, dans un aéroport où transitent près de 50 millions de passagers chaque année. Autant dire qu'il s'agit d'une goutte d’eau. Cependant, elle est suffisante pour rassurer les Américains, d’après le docteur Martin Cetron, qui travaille au centre de contrôle des maladies gérant ce dépistage avec les autorités aéroportuaires.
Placés dans une pièce dédiée au dépistage au sein de l’aéroport, les passagers présentant de la fièvre ou ayant été exposés au virus Ebola seront immédiatement envoyés et placés à l’isolement à l’hôpital Bellevue à Manhattan pour subir de nouveaux tests. Les aéroports de Chicago, Washington, Newark et Atlanta devraient à leur tour organiser des dépistages dans les prochaines semaines.