Comment Alioune Samba Diassé, un simple comptable, a-t-il pu apporter 250 millions de francs CFA (380 000 euros) pour créer sa société, obtenir juste après le marché des bus à l’aéroport puis dans la foulée un prêt d’un million d’euros à la banque ? Autant de questions que posent les avocats de l’Etat sénégalais pour qui Alioune Samba Diassé n’est que l’homme de paille de Bibo Bourgi, le principal complice présumé de Karim Wade.
« Pour arriver à quelque chose, il faut entreprendre », répond Alioune Samba Diassé qui ne reconnaît aucun des faits qui lui sont reprochés.
La journée d’hier a surtout été marquée par une nouvelle polémique lorsque l’accusation a brandi un ordre de virement qui prouverait que la société ABS a un compte à Monaco. Ce n’est pas la première fois dans ce procès que l’accusation produit des documents qui ne sont pas dans le dossier.
« On ne fait pas de la magie ici, s’insurge un avocat de la défense. Vous ne pouvez pas à chaque fois sortir de votre poche des documents nouveaux, c’est déloyal. Avec l’arrêt de renvoi, votre pouvoir d’enquête s’arrête, Monsieur le procureur. »
La décision sur la recevabilité des nouveaux documents sera prise au moment du délibéré, a tranché le président de la cour.