Nigeria: effondrement meurtrier d'un immeuble à Lagos

Quarante personnes au moins ont été tuées dans l'effondrement vendredi d'un immeuble appartenant à l'Eglise de l'un des plus célèbres télévangélistes nigérians.

Le nombre de victimes est revu à la hausse dans la capitale du Nigeria, Lagos, après l'effondrement d'un immeuble de deux étages vendredi 12 septembre à la mi-journée dans le quartier d'Ikotun. Au moins 40 personnes ont été tuées selon le dernier bilan officiel et 139 autres ont été sauvées.

Les opérations de secours ont été entravées dans un premier temps par l'église évangéliste, propriétaire de l'immeuble, et sont toujours à pied d'œuvre. « Nous avons vingt secouristes au niveau fédéral ici sur place, ils poursuivent leurs recherches, ils en ont terminé avec le rez-de-chaussée, mais il reste les cinq autres étages, explique, sur le site de la catastrophe, Ibrahim Farinloye le coordinateur de la Nema, l'agence nationale de gestion des situations d'urgence.

C'est un défi, les dalles de béton sont très larges et donc très lourdes à soulever, donc il faudra encore au moins une autre journée complète de recherches dans les gravats. Nous avons des blessés en masse donc nous avons mis sur pied une clinique mobile sur site, où les blessés sont soignés au fur et à mesure qu'ils sont évacués. Au début l'Eglise a refusé de coopérer avec nous, elle a commencé à coopérer samedi en fin d'après-midi, par conséquent c'est depuis ce dimanche matin seulement que nous contrôlons et coordonnons tous les efforts de recherches, les responsables de l'Eglise pensaient s'en sortir tout seul, mais c'est lorsque nous leur avons vraiment exposé les conséquences de leurs actes qu'ils ont compris qu'ils avaient commis une erreur. »

Un travail de longue haleine

Les recherches se poursuivront lundi, un travail de longue haleine tant les dalles de béton sont lourdes. Le travail des secouristes fédéraux a été entravé car les officiels de l'Eglise ont attendu plus de trente heures avant de permettre aux secouristes fédéraux d'accéder pleinement au site et de prendre la direction des opérations, c’est tout du moins ce qu’a affirmé un membre de la Nema. Les spéculations vont bon train. L'Eglise SCOAN avait-elle quelque chose à cacher ?

Des gardiens de sécurité en civil ont repoussé les journalistes du site samedi 13 septembre. Les travaux d'extension en cours sur le bâtiment effondrés, avaient-ils été entrepris dans les règles ? La Nema estime que les fondations de l'immeuble auraient dû être renforcées. De son côté, le célèbre télévangéliste Joshua, qui dirige le complexe de l'Eglise, met en cause un avion qui aurait survolé plusieurs fois le bâtiment peu avant qu'il ne s'effondre vendredi. Une piste que réfute pour l’heure l'agence gouvernementale nigériane. Mais la Nema avait aussi privilégié la thèse de l'accident lors de l'explosion d'un stock de carburant à Lagos en Juin, alors que des experts après enquête avaient validé la piste criminelle

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