Les sages de Borno appellent l'armée à l'aide, car les habitants de Maiduguri, et les nombreux déplacés qui y ont trouvé refuge, n'ont nulle part où aller, s'inquiète le porte-parole du groupe des sages, Bulama Mali Gubio.
« Boko Haram occupe désormais les principales positions stratégiques d'un point de vue militaire, les insurgés ont la forêt de Sambissa, les collines de Gwoza, et même le centre de formation des policiers, explique Bulama Mali Gubio. Ils contrôlent aussi la quasi-totalité des axes routiers qui mènent à Maiduguri. Ils ont fait sauté des ponts, le seul axe qui échappe encore à leur contrôle est le tronçon 'Maiduguri-Kano-Jos', et encore, les insurgés y tendent parfois des embuscades. »
Des habitants pris au piège
La population fuit les zones insécurisées. Bulama Mali Gubio décrit une situation très critique pour la population : « Près de la moitié de la population de l'Etat de Borno, qui compte cinq millions d'habitants, se trouve désormais à Maiduguri. Maiduguri est pour tous ces gens la dernière ville. Personne autour ne peut plus les aider, ou les accueillir. Donc la seule option c'est de rester à Maiduguri, soit pour y mourir, soit pour survivre. Nous n'avons nulle part où aller ! »
Lors d'une déclaration diffusée cette semaine, les sages de Borno ont demandé au gouvernement de fortifier Maiduguri et d'envoyer des effectifs en renforts, Bulama Mali Gubio insiste :« Il faut qu'ils soient bien équipés notamment en munitions sinon nous envoyons nos jeunes soldats à une mort certaine et ce n'est pas ce que nous souhaitons ».