Pour l'instant, la Minuss ne porte pas d'accusation franche. Mais dans son communiqué, elle indique que neuf jours avant le crash, dans une conversation téléphonique avec un de ses membres, le milicien Peter Gadet avait clairement menacé d'abattre les appareils onusiens.
Ce chef de guerre, dont la milice combat aux côtés des rebelles de Riek Machar, contrôle une partie de l'Etat d'Unité. Il soupçonnait les hélicoptères de la Minuss de transporter des soldats gouvernementaux. L'ONU avait alors nié et joué la transparence en fournissant aux deux camps des informations sur ses vols. En l'occurrence, l'appareil abattu transportait du fret.
Sa destruction avait touché l'aide humanitaire fournie à Bentiu. Par sécurité, la Minuss avait cloué aux sols tous ses vols. Or en cette période de saison des pluies, la Mission avait rappelé que l'hélicoptère était le seul moyen de transport utilisable pour le personnel et l'approvisionnement de Bentiu, une ville martyre de la guerre civile où 45 000 personnes ont trouvé refuge autour de la base onusienne.
Après le crash, rebelles et gouvernement s'étaient rejeté la faute. Un porte-parole rebelle avait affirmé que la zone où se trouvait l'engin était contrôlée par le pouvoir. Justement, la Minuss indique que l'enquête cherche désormais à déterminer d'où provenaient les tirs.