Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk
« Le Sénégal avait prévu de construire 37 postes de santé à Saint-Louis, il n’y en a eu que neuf. A Tamba, sur les 36 prévus, il n’y en a eu que six et à Fatick, sur 28, il y en a eu que trois », détaille Amadou Kanouté, le directeur exécutif du Cicodev. Son organisme a mis en place neuf observatoires dans les principales villes de pays pour une veille citoyenne et force est de constater que ce qui était prévu n’a pas été fait : « donc quand on regarde, le compte n’y est pas, et c’est notre préoccupation parce qu’il s’agit des postes de santé qui sont les plus proches des populations ».
Le tableau est le même pour les sages femmes, les infirmiers, et les médecins. Selon le plan national de développement sanitaire, la ville de Fatick devrait disposer de 31 médecins généralistes, n’en a que cinq aujourd’hui et Kebemer n’en compte que trois au lieu de dix-sept.
Comment avoir une couverture maladie universelle effective s’il n’y a ni les postes de santé ni le personnel pour le faire, s’interroge Amadou Kanouté : « Le budget de la CMU aujourd’hui c’est 6 milliards de francs CFA. C’est insuffisant par rapport aux besoins exprimés par les ministères qui disent avoir besoin d’au moins 25 milliards par an d’ici 2017. Si on ne met pas plus d’argent, cette promesse de campagne restera une vision inaboutie ».
Le Cicodev salue en revanche la décision du gouvernement de recruter 1 000 agents de santé, dont 500 sages femmes.