L'atmosphère à Mpeketoni et dans les environs est à la colère et à la frustration contre le gouvernement kényan. Depuis lundi, les habitants sont terrorisés. Et cette nouvelle attaque la nuit dernière à Poromoko et Mapenya confirme que le dispositif de sécurité n'était pas correctement opérationnel en dépit des promesses des autorités.
Le gros des troupes est apparemment reparti avec le ministre de l'Intérieur, Joseph Ole Lenku. Il est revenu ce mardi matin pour parler aux chefs locaux. Il a affirmé que les assaillants s'en étaient pris aux relais de transmission de réseau GSM avant d'attaquer à Poromoko dans la nuit.
Complicités locales ?
Des barrages ont été installés par les habitants qui disent que si l'on ne les protège pas, ils doivent se protéger eux-mêmes. Alors que le gouvernement a évoqué des motifs politiques, certains responsables locaux demandent des preuves de ces affirmations qui selon eux ne font qu'alimenter la haine et la tension. Et dans la région, on sent désormais une énorme frustration par rapport à la réponse inadaptée du gouvernement.
Le mouvement jihadiste shebab a certes revendiqué l'attaque via des médias sympathisants, mais il reste beaucoup de zones d'ombre. Ils connaissaient apparemment parfaitement le terrain et ont été capables de se cacher toute la journée de lundi avant de frapper à nouveau, laissant peu de doutes sur des complicités locales.