Des habitants sous le choc, qui tremblent et pleurent leurs morts, ce sont les images qui circulent sur les télévisions locales ce lundi 16 juin au matin. Une députée du comté de Lamu contactée par téléphone et qui se trouve sur place décrit des bâtiments et véhicules brûlés, une morgue submergée par le nombre de cadavres.
« Près de 48 personnes ont été tuées, témoigne Shakila Abdallah, députée du comté de Lamu. La plupart ont été massacrés, certains abattus. D'autres personnes ont été blessées et certains de ces blessés par balle notamment ont été emmenés à l'hôpital de la ville de Lamu. Des maisons ont été brûlées, une banque a été réduite en cendres, ainsi que deux hôtels. Nous sommes très choqués. Et quand je suis allée à la morgue voir les corps, j'ai craqué et je me suis effondrée. Nous vivons dans ce comté de Lamu de façon très pacifique depuis cinquante ans. Il y a de nombreuses communautés, nous coexistons et la tolérance est une habitude et tout d'un coup, cette chose se produit. Nous appelons le gouvernement à renforcer les mesures de sécurité, parce qu'ici désormais tout le monde a peur. »
La Croix-Rouge kényane apporte un soutien psychologique aux survivants. L'organisation a également mis en place un centre d'appel pour les familles dont les membres ont disparu.
Attaque imputée aux shebabs
Le commando semblait bien organisé, composé de plusieurs dizaines d'hommes munis d'armes à feu et d'explosifs, qui n'ont pas eu de mal à neutraliser les policiers sous-équipés et en nombre insuffisant. Ceux-ci ont attendu des heures avant de recevoir des renforts des environs. Des voix s'élèvent pour fustiger l'inaction des forces de sécurité.
De plus en plus de témoins affirment que les assaillants ont séparé les femmes et les hommes et tué ces derniers d'une balle dans la tête. Cette attaque sans précédent, qui a duré plus de quatre heures, a été attribuée par certains officiels kényans aux militants radicaux shebabs. Mais il n'y a pas pour le moment de confirmation. Aucun suspect n'a été arrêté, l'armée et les paramilitaires ont été déployés sur place.
Augmenter le niveau de sécurité
L'opposition et des organisations de la société civile ont condamné cette attaque et demandé au gouvernement d'augmenter le niveau de sécurité dans le pays.