Ahmed Miitig est un homme contesté depuis sa nomination début mai, et plus encore depuis sa confirmation à son poste, dimanche. Beaucoup se demandent pourquoi le Congrès général, le Parlement, lui aussi très contesté, a jugé utile de changer le gouvernement à un mois des législatives.
Ahmed Miitig et le Congrès sont considérés comme proches des islamistes. Et l'on sait que leurs adversaires, les laïques, sont prêts à tout pour les empêcher de garder le pouvoir. Il y a dix jours, la milice de Zintane avait envahi le Parlement pour demander sa dissolution. Et l'ancien gouvernement avait préconisé au Congrès de se mettre en vacances.
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Cette fois-ci, on a franchi un nouveau palier dans la violence. En attaquant le domicile du Premier ministre, les assaillants étaient manifestement prêts à abattre l'un des piliers du système politique, quitte à prendre le risque de déclencher une vague de violence.
Pour l'instant, on ignore qui est derrière cette attaque. Cependant, on devrait en savoir plus dans les heures qui viennent, car deux assaillants auraient été capturés vivant par la garde du Premier ministre. Appartiennent-ils à l'une des brigades opposées aux islamistes ? S'agit-il de provocateurs prêts à tout pour déstabiliser le pays ? En tous les cas, ce matin, les responsables politiques de Tripoli sont très inquiets. La seule chose qui rassure un tant soit peu les habitants de la capitale, c'est que les deux grandes brigades, l'une pro-islamiste et l'autre pro-laïque, la brigade de Misrata et celle de Zintane, ont signé un pacte de non-agression.