Procès du blogueur Azyz Amami en Tunisie: le juge prononce un non-lieu

En Tunisie, le célèbre bloggeur Azyz Amami devrait être libéré, avec son ami le photographe Sabri Mlouka alors qu'ils risquaient de 1 à 5 ans de prison pour consommation et détention de cannabis. Ils avaient été arrêtés le 12 mai dernier puis placés sous mandat de dépôt. La justice a finalement ordonné un non-lieu après une audience fleuve ce vendredi. Des dizaines de soutiens étaient mobilisés.

« On a essayé de toucher à l'image d'Azyz Amami, de faire croire que c'est un criminel. Mais une partie de la justice a démontré son indépendance », se félicite Ghazi Mrabet l'un de ses nombreux avocats. Ils étaient plus d'une vingtaine à défiler devant la barre, vendredi 23 mai, dénonçant tour à tour des vices de formes, des mauvais traitements lors de son arrestation, ou encore un procès politique.

Azyz Amami avait été arrêté par les policiers de la Goulette, près de Tunis, des policiers qu'il accusait, il y a peu, d'avoir eux-mêmes brulé leur commissariat durant la révolution pour en faire disparaître les archives. Il défendait également les Tunisiens poursuivis pour avoir dégradé des bâtiments durant cette période. « Une affaire montée de toutes pièces pour faire taire la jeunesse mobilisée », résumait un autre blogueur venu le soutenir.

Azyz Amami dénonce un coup monté

Très calme durant l'audience, Azyz Amami, a clairement reproché à la police de l'avoir accusé à tord de détenir du cannabis (0,13 grammes) pour se venger.
 Il a d'ailleurs refusé un test de dépistage malgré l'insitance du juge arguant que cela porterait atteinte à son intégrité.

Devant le tribunal, beaucoup dénonçaient aussi la loi 52 qui condamne de 1 à 5 ans de prison ferme les simples consommateurs de drogue. La loi 52 est d'ailleurs responsable de plus de la moitié des détentions provisoires du pays et d'un tiers des condamnations selon les Nations unies.

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