La levée de l'état d'urgence a de quoi surprendre, car le risque sécuritaire n'est pas écarté en Tunisie. Le Premier ministre Mehdi Jomaa notait cette semaine des améliorations, mais concédait ne pas en avoir fini avec le terrorisme. Un groupe armé a d'ailleurs fait quatre victimes, dont deux gendarmes, à la mi-février, au nord-ouest du pays.
Cet assouplissement « ne limite pas les capacités des services de sécurité, et n'empêche pas de demander l'appui des forces militaires si besoin », assure la présidence. Les zones d'opérations militaires et zones tampons aux frontières libyenne et algérienne restent en place. Il s'agit justement de mieux cibler les opérations, considère Haykel Ben Mahfoudh, spécialiste des questions sécuritaires. Pour lui, l'état d'urgence se justifiait en période de soulèvement, mais plus maintenant, car la rue s'est stabilisée.
L'état d'urgence était contraignant pour le fonctionnement de l'armée, ajoute une source bien informée, estimant que les forces mobilisées pour la protection de bâtiments officiels devraient désormais pouvoir s'entraîner davantage et être déployées sur le terrain. En tout cas, le signal est fort vis-à-vis de l'extérieur, et notamment des investisseurs.