Le commissariat de Metlaoui garde les traces d'une nuit d'affrontements : porte défoncée, marques d'incendie dans son hall et des dizaines d'hommes réunis devant. Certains brandissent leurs diplômes ou leurs résultats au concours de la société publique d'environnement, une filiale du groupe chimique, le principal pourvoyeur d'emplois dans la région.
« Il y a des familles qui ont eu trois postes et d’autres qui n’ont rien eu, explique un homme. Les résultats sont totalement trafiqués ». Et pour exprimer leur ras-le-bol, des habitants maintiennent une route fermée près du centre-ville : « Nous sommes victimes d'une injustice, on a beaucoup de chômeurs, nos jeunes sont délaissés, nous n'avons rien, ni infrastructures ni travail. On a fait un barrage, car on ne peut plus supporter cette pauvreté, c'est la dernière option », raconte un habitant de Metlaoui.
Le ministère de l'Emploi a dépêché quelques heures depuis Tunis un chargé de mission à Metlaoui, Hedi Triki qui détaille le processus de recrutement au concours : « les principaux critères pris en compte sont la durée du chômage, le nombre de membres dans la famille et son état social aussi. Les compétences ne sont pas prises en compte, c’est un concours dont le but est social. Après sur 30 000 demandeurs, on va en embaucher 2 220, donc il va y avoir des déçus ».
Les candidats malheureux peuvent encore entreprendre des recours avant publication des résultats définitifs.