Au «procès de la terreur», la cour se heurte au silence des accusés

Le « procès de la terreur » a repris ce mardi au Rwanda après trois mois de suspension. Joël Mutabazi, ancien membre de la garde présidentielle est accusé - avec 15 autres prévenus - de « désertion », de « terrorisme » et de « soulèvement contre l’Etat ». Lors de cette audience, le parquet a tenté de prouver que Joël Mutabazi avait coordonné une attaque à la grenade à Kigali à la veille des dernières élections législatives.

D’une voix ferme et posée, l’ancien garde présidentiel a une nouvelle fois contesté la légitimité de la cour à le juger et a refusé d’être représenté par un avocat. « L’avocat dont j’ai besoin est celui qui peut prouver que j’ai été kidnappé », a-t-il lancé à au moins trois reprises. De son côté, un de ses co-accusés, Joseph Nshimiyimana, dit « Camarade », a refusé de répondre aux questions des juges. Exaspéré, l’un d’eux a même fait brièvement sortir le prévenu de la salle du tribunal. Camarade est accusé d’être un membre de la rébellion des FDLR et d’avoir été recruté par le RNC via Joël Mutabazi.

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Pour le parquet, l’ex-officier et Camarade sont à l’origine de l’attaque à la grenade qui a fait deux morts à Kigali, juste avant les législatives en septembre dernier. Pour preuve notamment selon le parquet, des SMS qui auraient été échangés entre les deux hommes. Dont un, dans lequel Camarade assure à Joël Mutabazi : « Je vais assaisonner les élections », est-il écrit.

Joël Mutabazi a fermement rejeté ses accusations et a mis au défi le parquet de montrer les téléphones portables en question avant de répéter une nouvelle fois que ses aveux face aux enquêteurs avaient été extorqués.

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