Coup de théâtre hier dans la salle d’audience de la Haute cour militaire de Kanombe à Kigali : l’accusation a projeté une vidéo des aveux de Joël Mutabazi. En tenue civile, filmé de face jusqu’au niveau du buste, l’ancien garde présidentiel répond d’une voix semblant calme à l’enquêteur dissimulé derrière la caméra.
Dans cet enregistrement, l’ancien garde présidentiel reconnaît avoir caché (avant sa désertion) une arme dans la maison de son oncle dans l’est du Rwanda et d’avoir demandé par la suite à son jeune frère de lui apporter cette même arme en Ouganda afin de simuler une attaque contre sa maison et ainsi obtenir le statut de réfugié.
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Un co-accusé de Joël Mutabazi se rétracte
Ces aveux corroborent la version de l’oncle et du frère de Mutabazi, tous deux sur le banc des accusés également et qui ont témoigné contre lui. Cependant, à l’issue de la projection, Joel Mutabazi a de nouveau rejeté toutes les charges retenues contre lui, assurant une nouvelle fois que ces aveux avaient été obtenus sous la contrainte.
Un peu plus tard dans la matinée, un des co-accusés de Joël Mutabazi, Joseph Nshimiyimana, qui avait, au pré-procès, avoué être membre de la rébellion des FDLR et avoir participé à des attaques à la grenade à Kigali, s’est également rétracté. A la barre, il a assuré ne plus vouloir coopérer avec la cour, affirmant avoir été « enlevé » en Ouganda. Le procès se poursuit aujourd’hui.